Ouvrir des boîtes et tisser des mondes pour d’autres pratiques de l’enquête

Sors des salons, descend dans la cave, marche sur les chemins, discute sous les étoiles et aux grandes tablées, quitte les estrades et les corps immobiles, fabrique des boîtes, ramasse des cailloux et partage des chocolats chauds, écoute la chouette et fais un linceul pour la salamandre, regarde le soleil sur la verrière et tricote des pulls aux couleurs des paysages où tu cohabites. Prends soin de tes attachements et de ta colère.

Dans le train hier, en rentrant de 7 jours d’extraction à échanger sur les relations sciences-sociétés, à me transformer dans les conversations, et surtout à éprouver nos modes relationnels pluriels, j’ai décidé de modifier tout ce que j’avais prévu pour le nouveau cours “anthropologie de la recherche” que j’ai la joie de proposer cette année aux étudiant.es de M2 d’anthropologie sociale et culturelle.

Nous avons ensemble ouvert une boîte. Celle de mon expérience de la recherche. Il y avait des objets, des récits, des broderies, des poèmes, et des hypnographies récoltées avec Marc Jahjah.

J’ai le moins commenté possible et je les ai écoutées dire comment cela résonne et où cela vient les chercher. C’était émouvant et juste, elles et il repartent chacun.es avec une phrase dont iels choisissent de prendre soin, et le semestre s’ouvrira vers le suivant avec les boîtes des unes et des autres – comme des mondes dans les mondes.

La prochaine fois nous découperons ensemble “L’anti-guide méthodologique de l’enquête” en fragments, et recomposerons d’autres gestes.

Présentation du cours d’anthropologie de la recherche du 26 sept. 2023
https://seafile.unistra.fr/f/53ead5c34245449f96b4/